0:10
Alors, dans cet examen, disons, de la mondialisation,
et peut-être de ce que l'on pourrait souhaiter,
peut-être il faudrait abandonner la façon binaire de concevoir des solutions,
et d'essayer de les concevoir de façon complexe,
c'est-à-dire en associant deux propositions qui semblent contradictoires.
Par exemple, on dit le développement.
Bon, le développement économique, technique,
très bien, mais il y a aussi autre chose.
C'est-à-dire, il faut sauver des solidarités,
des communautés, donc il faut lier le développement à de l'enveloppement.
Il faut que les personnes, comme je l'ai dit souvent, l'aspiration humaine,
c'est l'épanouissement individuel au sein d'une communauté.
Il faut permettre, dans le fond, on peut dire que peut-être,
l'apport du monde occidental va dans le sens de l'épanouissement individuel,
mais l'apport des autres sociétés, c'est dans le maintien des communautés.
Donc, il y aussi par exemple, on parle beaucoup de croissance.
Eh bien, il faut voir qu'est-ce qui doit croître, et qu'est-ce qui doit décroître.
Il ne faut pas opposer la croissance à la décroissance comme s'il y avait le choix
absolu.
Il est certain qu'il y a beaucoup de, toute une économie du futile, du
superficiel, quasi une économie de drogue qu'il faut évidemment faire décroître.
Et il y a toute une économie, je dirai écologiste du bien vivre,
d'une meilleure
relation avec la nature et avec nous-mêmes qu'il faut faire croître.
Et je dis que en même temps que la mondialisation, il faut démondialiser,
je veux dire sauver des territoires,
sauver, ne pas laisser des régions entières devenir des déserts humains,
comme ça risque de se passer pour certaines régions de France.
Donc, il faut donner de la vitalité au local, par opposition pour
que le local ne soit pas entièrement asphyxié par le mondial.
Et donc, on arrive à cette idée,
l'unité doit toujours respecter et
sauvegarder les diversités.
Alors, cela étant dit, nous avons ce problème, disons, du futur.
J'ai dit que j'ai vu ce futur sous un premier angle, c'est-à-dire probable,
improbable dans une échelle de temps que je suis incapable de chiffrer,
mais qui va concerner la prochaine décennie,
et peut-être donc les années, jusque dans les années 2020 ou 2030.
Vous savez, c'est toujours une erreur de dire, voilà ce que sera le monde en 2025,
voilà ce que sera le monde en 2030.
On ne peut pas contrôler le futur, mais on peut déjà voir cette idée.
Ensuite, il
y a l'idée, d'ailleurs, ce que font les futurologues.
Vous savez, on a une excellente revue de futurologie en France,
dirigée par Monsieur de Jouvenel, et eux, ils font des scénarios d'avenir.
On peut faire différents scénarios depuis des villes les plus
pessimistes aux plus optimistes et les confronter.
Mais là aussi, évidemment, ce sont des scénarios, ce sont des hypothèses,
je le répète, on n'est pas maître de l'avenir, mais on peut voir des tendances.
Et c'est ces tendances qui sont intéressantes, et que l'on peut voir à
travers, aussi bien des signaux forts que des signaux faibles.
Qu'est-ce que c'est que des signaux forts?
C'est quand arrive un événement comme, disons, la destruction des
deux tours de Manhattan, et qui indique qu'il y a un nouveau problème qui se pose,
c'est-à-dire le problème d'une lutte par une secte religieuse contre
la civilisation occidentale laïque ou chrétienne.
Bon, les signaux faibles, ce sont des choses qui sont,
disons, qui nous font nous interroger sur des possibilités futures.
Prenez par exemple, en France, lors des dernières élections municipales,
on a constaté que une petite partie de l'électorat
d'origine immigrée africaine ou nord-africaine, ou musulmane,
au lieu de voter comme d'habitude à gauche, ils ont voté à droite.
Pourquoi?
Parce qu'ils ont été rebiffés par le mariage pour tous,
par l'homosexualité, et cetera.
Donc, vous voyez des petites tendances, est-ce que ça va se développer ou non,
on ne le sait pas.
Donc voilà, l'intéressant, c'est de voir, moi je vais pas.
Mais alors, quelles sont les signaux forts?
Et le premier signal fort d'ailleurs, il a trouvé son maître.
D'abord, je vais vous dire aussi, le maître mot de ce devenir,
c'est ce qu'on appelait, c'est ce qu'on appelle maintenant l'anthropocène.
L'anthropocène signifie que l'histoire de la planète est divisée en
époques géologiques et différentes, le Miocène, et cetera.
Et désormais, ce ne sont pas des événements d'ordre
géologico-géographique qui vont créer l'évolution,
c'est l'humanité qui détermine l'évolution de la planète, par exemple,
la vie des espèces animales, végétales, et la vie de l'humanité elle-même.
C'est ce qu'on appelle l'anthropocène.
C'est nous, dans le fond,
qui jouons un rôle moteur dans l'évolution globale de la planète.
Et dans ce sens-là est apparu un courant,
au États-Unis surtout, qu'on appelait le courant de la transhumanité.
Pourquoi?
Parce que ils se fondent d'ailleurs sur un certain nombre de
signaux désirés moyennement forts
qui existent sur le plan biologique.
1.
On a découvert il y a pas tellement longtemps que les organismes
adultes humains avaient en eux ce qu'on appelle des cellules souches,
c'est-à-dire des cellules du même type que des cellules de l'embryon qui permettent
d'informer un individu humain en créant du foie, de la rate, différents organismes.
Ce sont des cellules polyvalentes capables de tout faire.
Et donc, ces cellules, nous les avons, nous, en tant qu'adultes.
C'est-à-dire que nous pouvons utiliser ces cellules souches éventuellement,
on n'a pas encore les techniques, mais en principe,
pour justement réparer notre cœur, réparer notre foie,
développer nos neurones cérébraux.
Donc, voici un élément important de l'idée trans-humaine.