[MUSIQUE] Nous
retrouvons Adrien Couret, le Directeur Général délégué de la MACIF.
Adrien, aujourd'hui nous allons traiter de la question des
mutuelles dans le secteur de l'économie sociale et solidaire dans son ensemble.
On va commencer par une question qui est très
importante dans le secteur de l'ESS qui est celui de la gouvernance,
pouvez-vous nous décrire précisément la gouvernance de la MACIF
et du groupe MACIF? >> Le groupe MACIF a une
gouvernance qui est propre à son histoire.
Evidemment, une gouvernance qui vise à représenter les sociétaires.
Elle s'organise autour de trois collèges de représentation des sociétaires
qui ont chacun leur légitimité quelque part pour ce faire.
Il y a tout d'abord un collège issu de l'histoire.
La MACIF a été créée par des commerçants et des industriels
et donc le collège de ce qu'on appelle l'ADPI, l'Association des
Professionnels Indépendants qui représente cette catégorie de sociétaires-là.
Nous avons ensuite un collège qui est constitué du collectif
des organisations syndicales, des confédérations représentants les familles.
Et on parle ici des cinq confédérations syndicales qui sont reconnues comme étant
représentatives.
Et puis il y a un collège qui recouvre les acteurs de l'économie sociale puisque
la MACIF est un acteur volontaire, moteur dans l'économie sociale et solidaire.
Et donc des acteurs issus du monde associatif, du monde mutualiste,
du monde coopératif, du monde des fondations.
Cet ensemble-là constitue la gouvernance de la MACIF.
Et s'est ajoutée récemment, je ne vais pas utiliser le mot de collège mais une
quatrième composante de cette gouvernance qui est une composante directe
de sociétaires pouvant intervenir au niveau de la gouvernance indépendamment
des trois collèges que j'ai pu citer. >> Ces trois collèges,
on les retrouve donc au conseil d'administration de la MACIF.
L'économie sociale et solidaire repose sur un principe qui est un homme,
une voix et qui repose également sur le principe de démocratie.
Comment s'organise cette démocratie à
la MACIF? >> Cette démocratie s'organise autour d'un
acte fort en démocratie qui est l'élection.
C'est-à-dire que sur des échéances régulières, les cinq millions
de sociétaires de la MACIF élisent une liste de délégués qui les représenteront.
La MACIF étant une structure d'économie sociale de cinq millions de sociétaires,
il y a un principe de délégation qui a été établi
avec des délégués qui sont d'abord élus au niveau de la proximité territoriale.
Les délégués de proximité territoriale qui sont à peu près 2000 délégués élisent
ensuite des délégués que l'on appelle nationaux qui sont d'un nombre d'à peu
près 150 et qui constituent l'assemblée générale, c'est-à-dire l'organe délibérant
qui chaque année se réunit pour valider les grandes orientations de la MACIF.
Et c'est de cette assemblée générale qu'émane le conseil d'administration d'une
vingtaine d'administrateurs selon les quatre composantes que j'évoquais et qui
eux, quelque part administrent la société sur la base du conseil d'administration,
fixent les grandes orientations de l'entreprise et contrôlent que les
résultats sont au bon niveau.
Donc en termes de composition, l'ensemble des collèges que je citais et en termes de
dynamique de fonctionnement, ce système électif,
délégués de proximité, délégués nationaux et puis administrateurs.
Il revient au délégué de proximité au-delà du rôle quelque part d'élire
les délégués nationaux, également toute une animation de la vie mutualiste dans
les régions ce qui quelque part fonde leur titre de délégué de
proximité. >> Cette gouvernance et d'une certaine
façon cette démocratie et cette représentativité doit être animée.
Quels sont les grands enjeux aujourd'hui en termes de gouvernance d'un groupe
mutualiste et puis, qu'est ce qui différencie un groupe mutualiste
d'un groupe qui n'est pas mutualiste? >> Il y a deux grands enjeux aujourd'hui.
Il y a un premier enjeu qui relève plutôt
du fait de faire sentir notre différentiation de ce que je qualifierais
de la vie mutualiste pour que nos sociétaires comprennent
et aient quelque part une valeur dans le fait que nous soyons mutualistes.
Et puis il y a un enjeu plutôt dans la structuration de la gouvernance.