très marquée en termes d'accessibilité, de compétitivité et de simplicité.
Ce monde de l'assurance a connu quelques bouleversements.
D'abord, le bouleversement des mutuelles.
Elles sont venus rompre la rente traditionnelle.
Ça c'était dans les années 60.
Et puis, vous avez eu la deuxième révolution,
celle des banques-assureurs qui ont investi le marché, et la troisième que
nous sommes en train de vivre, celle de la technologie et de la data.
Et là, il y a une part d'inconnu,
qui nécessite quand même de prendre des options.
Le statut quo est impossible dans la conjoncture.
Il faut prendre des options, et des options avec un s,
des options multiples, car il n'y a pas de solution simple.
Aujourd'hui, l'activité bouge énormément.
Les questions sont souvent plus importantes et plus nombreuses que les
réponses, mais nous devons affronter avec humilité et
conviction la transformation qui s'opère. >> Si on revient un peu en arrière sur les
trois grandes évolutions que vous avez décrites, pour illustrer d'abord la
première, c'est-à-dire celle sur la segmentation du risque,
et la mutualisation du risque, est-ce que vous pouvez
nous donner un ou deux exemples? >> Les choix de mutualisation sont des
choix extrêmement politiques avant même d'être des choix techniques.
Et finalement, c'est le premier moyen d'exercer une forme de solidarité.
On oublie que l'exercice même du métier d'assureur peut prendre différentes
formes.
Un choix de mutualisation à la création de la MACIF a été de favoriser par exemple
les véhicules français, a été par exemple de moins majorer
certaines populations à risque pour permettre une forme d'accès à l'assurance.
N'oublions jamais que la manière d'exercer l'assurance est déjà une manière de se
différencier, et qu'il n'y a pas que l'approche servicielle ou
l'approche médiatique qui fait que l'on est ou pas dans l'économie sociale.
>> Si on prend le deuxième exemple,
c'est le taux de l'accessibilité, de la clarté, de la lisibilité.
Très concrètement, qu'est-ce que ça veut dire, un contrat lisible, parce
que souvent on a l'impression que les contrats justement sont assez illisibles?
>> C'est une combinaison, vous l'avez dit,
c'est à fois la combinaison du prix
avec en regard une prestation clairement définie.
Et très tôt, les contrats MACIF se sont distingués par leur simplicité.
Et tout cela est lié à un prix compétitif, à un contrat simple,
un modèle de gestion extrêmement industriel et lui-même très simple.
Et c'est la combinaison du tout qui a autorisé
ce modèle vertueux assis sur des prix extrêmement compétitifs.
La simplicité du produit c'est des garanties utiles,
clairement exposées au sein d'un document contractuel ou d'une liasse
contractuelle tout à fait accessible. >> Si on pousse un peu cette question
de la manière d'assurer la mutualisation, cette dimension politique,
est-ce que vous pouvez donner un ou deux exemples encore plus précis
de cet élément qui est effectivement très déterminant dans la vie d'un
mutualiste? >> Il y a en fait deux strates dans
l'approche tarifaire.
Il y a évidemment une approche extrêmement technique, extrêmement rigoureuse,
factuelle, et puis ensuite il y a le choix que je qualifie clairement politique,
d'orientation politique, qui consiste à lisser le risque ou encore
à favoriser telle ou telle population, ou tel ou tel type de véhicule.
Les questions tournent autour par exemple des séniors, qui voient leur risque se
dégrader progressivement, et pour des raisons que l'on peut comprendre.
Faut-il ou pas lisser le tarif des séniors?
Faut-il offrir une nouvelle perspective de mobilité?
Ça rejoint de nouveaux risques.
Et puis, vous avez les jeunes conducteurs,
jeunes conducteurs également extrêmement exposés, et l'on voit émerger
non seulement des choix de mutualisation, mais aussi des technologies nouvelles qui
sont susceptibles de nous permettre d'appréhender différemment le risque,
je pense notamment à la télématique embarquée.
Donc vous voyez, on est au croisement
de choix de mutualisation classiques et d'orientations nouvelles
appliquées par les nouvelles technologies. >> Puisqu'on parle de nouvelles
technologies, revenons sur le troisième élément que vous avez mis
en avant parmi les grandes évolutions du métier de l'assureur,
c'est-à-dire la dimension innovation.